Le 4 mars 2020, la Fondation Aquatis a présenté le quatrième événement d’une série consacrée à l'exposition "Rivières Volantes" au sein de l'Aquarium-Vivarium de Lausanne.

L'événement a accueilli Francis Hallé, botaniste, biologiste, dendrologue et auteur de plusieurs livres.

Il a donné de nombreuses conférences en France et dans le monde, et est considéré comme un pionnier dans l'exploration de la vie au sommet des arbres des forêts tropicales. Sa manière d'aborder l'étude de l'arbre et des forêts a permis au public de recevoir une expérience emplie d'un immense savoir et d'humanité.

Au cours de cette conférence, Francis Hallé a présenté le mécanisme de la co-évolution plantes-animaux. Il a également souligné la différence essentielle entre les forêts tropicales et tempérées en termes de contraintes biologiques et physiques que doivent affronter les êtres vivants dans ces milieux.

"Forêts tropicales et forêts tempérées sont toutes deux des ensembles d'arbres, avec des faunes associées : à ce niveau de perception, elles semblent identiques. Pourtant, il existe entre elles une différence essentielle résidant dans la nature des contraintes que doivent affronter les êtres qui vivent dans ces forêts. Aux latitudes tempérées, ces contraintes sont physiques (froid, feu, vent, etc.) et lorsque les contraintes physiques augmentent, la biodiversité diminue", a-t-il expliqué.

Les Rivières volantes, un film d'Aurélien Francisco Barros, lauréat du Prix Tournesol du Festival du Film Vert 2019

Le 5 février 2020, au Cinéma CityClub de Pully, le réalisateur Aurélien F. Barros a fait découvrir à travers son film un phénomène fascinant qui révèle une facette méconnue du rôle de la forêt amazonienne dans la régulation du climat.

La projection a été suivie d'une discussion sur les enjeux de la reforestation avec Aurélien F. Barros, le Prof. Louis Nusbaumer du Conservatoire et Jardin Botaniques de Genève, ainsi que Gérard Moss, éco-explorateur initiateur de l'expédition Rios Voadores au Brésil.

Le 20 novembre 2019, la présentation "L'eau d'ici et d'ailleurs" a été organisée dans le cadre de l'exposition Rivières Volantes.

Puwé et Vari du peuple Puyanawa et Shimanu Ushiga du peuple Sapara étaient présents pour parler de l'importance de l'eau et sensibiliser les enfants et les adolescents.

Ils sont venus spécialement d’Amazonie pour sensibiliser le public en Suisse-romande.

L'évènement a été présenté en collaboration avec l'Association NiceFuture.

Le Prof. Dr Antonio Donato Nobre, l’un des plus grands spécialistes de l’écologie des forêts tropicales, est venu spécialement du Brésil pour donner une conférence exclusive à l’occasion du vernissage de l’exposition Rivières Volantes.

Lors de cette conférence, il a été accompagné des explorateurs Margi Moss et de feu Gérard Moss, initiateurs de l’exposition et tous deux à l’origine de l’expédition sur l’étude des rivières volantes. Ensemble, le trio a invité le public à un voyage entre science et exploration pour comprendre le phénomène essentiel et fascinant des rivières volantes. Cependant, depuis cette conférence, Gérard Moss est décédé.

À l’occasion de l’ouverture de l’exposition d’Helvetas, Ha Vinh Tho a donné une conférence sur le thème du bonheur.

L’ancien directeur du Centre pour le Bonheur National Brut au Bhoutan a évoqué les conditions, tant intérieures que sociales, favorisant notre capacité à vivre une vie heureuse et satisfaisante, dans le respect des autres et de la nature.

Gérard Moss, de nationalité suisse, vivait au Brésil depuis 1983 où il avait créé une entreprise d'affrètement maritime.

Malheureusement, Gérard est décédé depuis lors, mais son travail et son héritage continuent d'inspirer les scientifiques et les explorateurs du monde entier.

Margi, née au Kenya, s'est passionnée très jeune pour la faune et la nature. Après des études en Ecosse, elle s'est installée à Rio de Janeiro en 1979.

Depuis leur rencontre en 1985, le couple a parcouru le Brésil et le monde entier en avion léger, à basse altitude, au rythme de la terre, des mers, des forêts et des déserts qui passent sous leurs ailes.
En survolant le paysage, ils ont remarqué l'état précaire de nombreuses rivières, la marche obstinée de la désertification, les blessures ouvertes laissées dans les forêts par les brûlis, les villageois et les peuples autochtones qui deviennent des réfugiés environnementaux. Ils ont décidé d'agir en choisissant l'eau comme thème.

Les aventuriers se sont ensuite envolés pour un second tour du monde en 2001, cette fois avec un planeur motorisé, équipé de façon à pouvoir prendre des mesures sur l'ozone et permettre une étude sur les particules de l'atmosphère. Margi restait au sol avec la responsabilité de gérer les escales.

En 2003, Gérard a transformé un hydravion en laboratoire d'étude et, avec Margi comme co-équipière, ils ont passé des centaines d'heures survolant le territoire brésilien pour le projet Eaux du Brésil. Ils prélevaient des échantillons d'eau dans tout le pays afin d'attirer l'attention du grand public sur la pollution croissante des rivières.

En collaboration avec des scientifiques brésiliens de renom, c'est à partir des airs qu'ils explorent l'environnement en utilisant les points forts de l'aviation légère: accès à des sites éloignés, vols à basse altitude, pont d'observation mobile et plateforme photographique.Au fil de ses survols de l’Amazonie, Gérard s'est intéressé à l'humidité de l'air qui forme à certains endroits des sortes de couloirs d'eau.

C’est en 2007 que le projet Rios Voadores (Rivières Volantes) voit le jour, suite à une rencontre avec le Prof. Antonio Nobre. Une équipe scientifique a étudié durant une dizaine d’années le phénomène atmosphérique alors peu connu.

Les résultats obtenus ont mis en évidence le lien entre déforestation et dérèglement climatique ainsi que le manque croissant d’eau dans certaines régions du Brésil. Margi s’est emparée du projet pour sensibiliser les jeunes Brésiliens à ce phénomène par le biais de séminaires destinés aux enseignants.

Malgré sa licence de pilote, Margi laisse le manche à Gérard. Caméra et stylo à portée de main, elle l’accompagne et, de leurs voyages et projets, elle écrit cinq livres et des articles pour des magazines brésiliens et internationaux.

Ayant vécu à Rio de Janeiro pendant 25 ans, le Brésil est devenu la véritable patrie du couple d’explorateur où il s’installe finalement loin de la luxuriance de la forêt tropicale atlantique, dans le biome plus sec du Cerrado qui entoure Brasilia, au cœur même du pays.

Rapport d'évaluation scientifique d'Antonio Nobre